RPPS : 100 104 543 45      Emilie Fauvel    Ostéopathe humain et équin    06 73 03 66 12       37, 49, 86 / 59 et 62      RNA 691

Ma philosophie

A.T. Still, fondateur de l’ostéopathie, décrivait l’ostéopathe comme un mécanicien du corps, un ingénieur chargé de comprendre et de rétablir les équilibres. On lui reproche parfois un discours « vitaliste », notamment lorsqu’il écrivait que « les cellules du sang vont porter comme autant de petites graines de vie dans tout le corps ». Je comprends cette formule comme une métaphore physiologique : de la même manière que l’eau est indispensable à la vie des plantes, le sang est indispensable à la vie des tissus. Sans irrigation sanguine, il y a nécrose. Le sang est donc bien, littéralement, un vecteur de vie.

Là où je m’éloigne de Still, c’est dans son postulat théologique : pour lui, Dieu étant parfait, l’Homme créé à son image devait l’être aussi. Ainsi, toute dysfonction n’était qu’un accident à corriger pour retrouver l’état initial parfait. Or, la réalité biologique est différente : l’espèce humaine est imparfaite. Sa force réside dans la diversité et l’adaptation, pas dans une perfection originelle. Cette nuance change tout : l’ostéopathie ne peut pas tout résoudre, mais elle peut agir efficacement dans son champ, celui des dysfonctions mécaniques fonctionnelles.

Ma définition du système fonctionnel (et donc de la dysfonction)

Pour moi, un système est fonctionnel lorsqu’il accomplit sa tâche sans que l’individu n’ait à y prêter attention : digérer, assimiler, se déplacer, résister aux microbes du quotidien... Comme le dit l’adage : « la santé, c’est le silence des organes ».

Quand ce système cesse de fonctionner > il dysfonctionne. Le rôle de l’ostéopathe est alors de ramener le corps à son état antérieur de fonctionnement, en utilisant la plasticité tissulaire et les capacités d’adaptation.

Même une fonction perdue depuis longtemps peut parfois être restaurée, à condition d’énergie, de temps et de répétition.

Les limites et les pathologies

Dans le cas de systèmes qui n’ont jamais été pleinement fonctionnels (ex. intestin irritable, endométriose, pathologies ou malformations de naissance), l’ostéopathie ne « guérit » pas.

Mais elle agit en diminuant les conséquences : réduire les brides inter-tissulaires, limiter les compensations, alléger la charge de douleur. Cela évite la sur-sollicitation du système nerveux central et la chronicisation de la douleur.

Une démarche de recherche et d’EBP

Mon approche est résolument evidence-based practice (EBP) :

  • Dès qu’un cas surprenant ou inhabituel se présente, je consulte la littérature scientifique (PubMed, bases de données spécialisées).
  • Je considère que toute l’expérience du patient est précieuse, même lorsqu’elle paraît « bizarre » ou difficile à exprimer. Souvent, ces détails trouvent un écho dans les publications scientifiques ou dans l’anatomie revisitée.
  • Je n’hésite pas à reprendre l’anatomie et surtout à expliquer, schématiser et donner du sens.
  • Je propose un plan de suivi clair, et j’adapte mes techniques en fonction des résultats observés.

En pratique, cela revient à faire de la recherche « en temps réel » : formuler une hypothèse ostéopathique, la tester par mes techniques, valider ou non par le résultat. Si l’amélioration est obtenue, l’hypothèse est confirmée. Si non, je redirige vers des examens complémentaires.

Le ressenti croisé et la collaboration

Mon travail repose sur un croisement des ressentis :

  • ce que je perçois dans le corps,
  • ce que le patient ou le cavalier exprime,
  • ce que les autres soignants ou thérapeutes ont déjà observé.
  • Cette mise en perspective permet de donner du sens à la situation et d’orienter le suivi de manière claire et cohérente.

Je travaille en lien avec les autres professionnels (médecins, vétérinaires, coachs, maréchaux), car l’ostéopathie n’est qu’un maillon de la chaîne. Cette collaboration garantit un suivi plus complet et plus efficace.

Le rôle éducatif et l’autonomie du patient

Un autre rôle essentiel de l’ostéopathe est d’augmenter la conscience corporelle des patients. Plus un patient sent son corps, plus il comprend ses sensations, moins il en a peur. Moins il stresse, moins son système nerveux engramme la douleur.

Cela permet d’intervenir plus tôt, de limiter les compensations, de prévenir la kinésiophobie, et surtout de redonner au patient du contrôle et de l’autonomie dans la gestion de sa santé.

En résumé

Mon approche de l’ostéopathie est à la fois :

  • biomécanique (agir sur la dysfonction sub-clinique),
  • méthodologique (raisonnement clinique, hypothèse/validation, redirection si besoin),
  • scientifique (EBP, recherche documentaire, objectivation des résultats),
  • humaine (écoute, ressenti croisé, pédagogie, autonomie du patient).